Ceci est le second volet d’un article traitant de ce qui attend un candidat VAE face à un jury lors de l’examen final. Vous trouverez la première partie sur la page « Articles » de ce site.
Les directives des certificateurs sont claires : « …l’évaluation de VAE n’est pas une soutenance, un oral sur un sujet donné. Elle porte sur l’ensemble des compétences attendues pour tenir le poste…». Elle n’est pas non plus «…un entretien d’embauche… ». Ce qui implique que le jury ne peut pas agir comme un recruteur. Il doit «…se cantonner strictement à l’adéquation entre l’expérience et le référentiel…».(sources CEREQ)Centre d’études et de recherches sur les qualifications
Lors d’un colloque VAE du CNAMConservatoire national des arts & métiers en 2005, le docteur M. FEUTRIE va plus loin. Il dispose que le passage devant le jury n’est pas ce qu’il appelle une « évaluation sanction », c’est à dire une vérification systématique d’objectifs atteints tel qu’on peut le voir dans un audit par exemple, mais d’une « évaluation dialogue ». A savoir que, partant du constat de bon sens que chaque expérience est unique, il s’agit d’utiliser celle-ci comme «…point de départ d’une démarche individualisée qu’il faut faire s’exprimer, traduire et formaliser…».
En fin d’entretien, le jury, après plusieurs échanges, aboutit à un consensus. La décision est donc collégiale.
En cas d’échec ou de validation partielle, le jury formule des préconisations pour la suite du parcours de certification du candidat. Celles-ci doivent être précises, claires, opérationnelles et transmises sous forme de conseils appropriés à la suite éventuelle du parcours. Elles ne constituent pas un jugement sur la prestation ou l’expérience même du candidat. Elles ont un objectif constructif.
Voilà ce qu’il en est globalement des déclarations de principes. Mais qu’en est-il dans la réalité ?
Si dans leur grande majorité les jurys s’avèrent être parfaitement à la hauteur de leur tâche, il arrive, néanmoins que les choses ne se passent pas de la meilleure des façons.
Même dans des processus encadrés, l’incontournable facteur humain peut toujours être à l’origine de dissensions entre les candidats et certains membres des jurys.
Il ne nous appartient pas ici de recenser toutes les difficultés relationnelles pouvant advenir dans de pareilles situations et qui in fine risquent d’obérer les chances de succès. Les candidats doivent en avoir conscience et mettre tous les atouts de leur côté pour parer à toute éventualité.
Avoir le meilleur dossier possible est un préalable évident. Ce qui suppose une implication sérieuse et opiniâtre lors de l’élaboration de celui-ci...
Proscrire toute nonchalance devant le jury est aussi un facteur à prendre en compte. Enfin, veillez à ne pas vous laisser déborder par une agressivité latente qui peut toujours survenir lors d’un état de nervosité et de stress.
Il en va d’un jury comme de la vie en général. Chacun d’entre nous sait qu’il est vain d’exiger des autres qu’ils fassent l’effort de nous écouter avec attention, a fortiori bienveillance, si nous ne faisons pas nous-mêmes l’effort de s’adresser à eux correctement.
Au risque de nous répéter, les jurys sont, en général, rompus à ce genre de possibilités et savent, en principe, les gérer. Mais si par malchance vous deviez être confrontés à des évaluateurs hors sujet dont vous avez le sentiment qu’ils cherchent à vous déstabiliser, surtout gardez votre calme, n’élevez pas le ton et, dans la mesure du possible, recentrez-les sur votre dossier.
Le calme, le sang-froid, la persévérance et la perspicacité peuvent être payantes.
Sachez, à toutes fins utiles, que si par malheur, votre évaluation se soldait par un échec, vous avez parfaitement le droit de solliciter des explications auprès du jury.
A bientôt et merci de l’attention que vous nous portez.